... elle qui en a eu bien peu. Pour l'avoir perdue trop tôt, je n'en ai pas moins gardé le souvenir de ses gestes dans le quotidien, entièrement voués au bien-être de sa famille. J'aime me souvenir d'elle dans ces gestes-là, qui m'ont tant appris, sans mots inutiles, ces mêmes gestes que, parfois, je perpétue pour le bonheur de ceux qui m'entourent. Tout simplement.
Bienvenue chez moi, à vous, explorateurs du net.
Ici tout est souvent improvisé, un peu sens dessus dessous, un peu comme dans mon esprit, ma maison, ma vie, ma devise étant "pas de regrets de ce qui n'a pas été, heureux de ce qui est, et toujours curieux de ce qui sera", et ma seule constante étant le plaisir des mots jusque dans les maux.
COPYRIGHT : Attention, certains des textes et images de ce blog sont publiés dans des magazines. De même que tous ceux publiés ici, ils sont ma création personnelle, donc protégés par le droit d'auteur. Toute utilisation partielle ou intégrale est interdite sans mon autorisation, la demander à cette adresse électronique : colibri.blogs@orange.fr
Ce blog a été ouvert au public le 1er mai 2011 -

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jeudi 26 mai 2011

aubergines aux anchois (cuisine et chats)

Totirakapon, un blog culinaire que j'apprécie beaucoup pour sa simplicité et ses nombreuses délicieuses  recettes destinées à ceux qui aiment l'Italie et sa cuisine, lançait, dans son billet du 24 mai, un "petit jeu entre amis" en parlant d'antipasti. Je publie ici la recette dont je lui ai parlé, celle que je fais à la saison où les tomates de pleine terre commencent à être gorgées de soleil et à faire leur apparition sur le marché, ainsi que l'aubergine avec sa magnifique robe violette brillante, je préfère celle-ci aux autres aubergines, souvent un peu plus sucrées. Cest le début de leur saison, bien qu'on les trouve facilement toute l'année, mais c'est en ce moment que je la trouve la meilleure.

J'aime beaucoup cette entrée, facile et rapide à préparer, très appétissante pour qui aime les anchois.
INGREDIENTS pour 4p :
- une grosse aubergine bien ferme, à débiter en dés 2x2
- 8 tomates cerises,
- 8 filets d'anchois conservés dans de l'huile (en bocal, de préférence)
- assaisonnement : huile d'olive, un jus de citron, une gousse d'ail hachée très fin, sel et poivre,
- herbes fraîches ciselées (basilic ou coriandre, en ce qui me concerne).
PREPARATION et CUISSON :
- chauffer de l'huile dans la sauteuse, y poêler les dés d'aubergine environ 7mn (ils ne doivent pas être trop cuits pour rester intacts), assaisonner avec le mélange ci-dessus,
- déposer sur le dessus les anchois,
- décorer avec les tomates cerises,
- parsemer avec les herbes.
Voilà pour un retour en douceur sur ce blog, après un séjour plutôt laborieux en Bretagne, où, entre jardinage intensif et télétravail, je n'ai même pas eu le temps de vaquer à l'un de mes loisirs préférés là-bas, la cueillette des plantes sauvages comestibles. Qui sait, si demain j'avais soudain envie de jouer à la femme des cabanons, loin de la civilisation, je ne mourrais pas de faim, sans risque de finir comme le héros de Into the wild (de Sean Penn) pour avoir confondu deux végétaux et leur utilisation !!! Je reviens vite vous en parler. En attendant, je vous offre ces quelques fleurs champêtres (pâquerettes et églantines) cueillies au bord de la route du retour,
Et je vous annonce que Chipie a un nouveau surnom : Scarface !

J'ai retrouvé quelques plumes de merle dans le jardin, ainsi qu'un gros campagnol les quatre fers en l'air, j'ignore si ma chasseresse du dimanche est l'auteur de ces méfaits ou si elle s'est simplement écorchée dans les ronces en traquant les mésanges ou autres oisillons qui pullulent en cette saison dans les haies à côté de la maison. J'ai passé mon temps à faire la police !!! Elle vous racontera tout cela elle-même bientôt !

mardi 10 mai 2011

Chipie sur la route des vacances (chats)

Coucou amis félins de la blogosphère, c'est moi CHIPIE, aujourd'hui, j'ai le droit de parler toute seule comme une grande pour mon premier billet sur ce blog ! J'emmène COLIBRI dans ma campagne bretonne,
voir mon pont préféré, mon église préférée (comment, on ne voit rien, qu'est-ce que vous racontez ?)... 
 
Ah, voilà la poste, c'est là que je commence à m'impatienter, je sais qu'on va bientôt arriver...
Ce n'est pas que je sois stressée en voiture,

 
Surveiller la route, même si on la prend des jours où il n'y a pas grand monde, n'est pas de tout repos, il y a souvent des camions avec des chauffeurs aux gros bras velus qui me regardent en rigolant, complètement gagas de voir une demoiselle poilue aussi se xy en train de se pomponner ! Mais, il faut que je vous dise, il y a un grand blond qui m'éneeerve...
 
... pourquoi IL m'enferme dans la voiture quand ILS vont boire un coup, hein ?!!! Tiens, attrape, un petit coup de griffe, ça fait du bien de temps en temps, ça défoule !
Ouf, enfin, je vais pouvoir me dégourdir les papattes, faire un peu d'exercice pour garder ma sveltesse...

Même s'ILS préféreraient que je sois un peu studieuse...
 
que je fasse mes devoirs pendant les vacances, que j'apprenne même l'alphabet des pavillons, ça peut toujours servir au bord de la mer..., que je reconnaisse les oiseaux dans la nature... Mais, franchement, Colibri, j'en ai déjà un drôle à la maison, alors tu permets, je préfère les mulots, tu me laisses sortir ?
 
Ah, c'est quand même plus agréable, de pouvoir rêvasser au milieu de mes fleurs préférées...

   
Ce massif de rugosas, par exemple, où j'adore me planquer car, là, je suis inexpugnable ! Hi, hi, j'adore m'y enfoncer quand ILS me cherchent pour m'enfermer dans la maison quand ILS partent en vadrouille...
Colibri : "Eh ben, c'est raté, ma Chipie, fini, tout ça, t'as voulu que le jardinier nettoie le jardin pour éviter que les fleurs de plantain te grattouillent le nez quand tu chasses le mulot...
... et bien, voilà, tu auras tout gagné !"
Mince alors, c'est ce qu'on appelle le nettoyage par le vide, quand même un jardinier qui ne sait pas reconnaître plantes en dormance (rugosas et millepertuis) et souches mortes (escallonia)... Il a tout enlevé !!! Colibri est désespérée, ces rugosas avaient au moins dix ans, ils étaient magnifiques en floraison, et en automne aussi, les cynorrhodons étaient très jolis, on pouvait même faire de la confiture avec ! Hou, je sens qu'il va y avoir des plantations et de l'énervement dans l'air ! Il va falloir que je surveille tout cela de près ! Au revoir les amis, je vous raconterai tout cela à mon retour ! 
J'espère qu'ILS auront quand même le temps de faire un petit tour en mer avec leurs copains, parce que, les pôôôvres, ILS n'ont pas rigolé ces derniers temps !
Un dessin de mon IL, il aime bien crayonner, ça le détend !
Colibri : "Je dédicace ce premier billet félin à tous les amoureux des chats, et, en particulier, à tous les membres félins du Kali's club, notamment dame Kali et et Teja, tous deux grands amis de mon cher Zeb, disparu il y a peu, ainsi qu'à sa petite fiancée, Mlle Lili, une coquinette qui ressemble sur bien des points à la Chipie !"
ADDENDUM
Honte à toi Colibri, tu as oublié le grand pote de mon frère chat-pitre : Micio el Magnifico !!! Pour t'amender, une photo souvenir, s'il te plaît !

Zebulonus et Micius

dimanche 8 mai 2011

Mina et le dernier métro (jeu d'écriture)

Voici la photo qui a été proposée pour créer un texte, dans le cadre du jeu d'écriture institué par les blogs suivants :
et

A l'attention de Lizly : mon texte faisait à l'origine... 8 pages, j'ai réussi à le condenser en 3 (j'ai gommé tout ce qui pouvait expliquer la psychologie des personnages), j'espère que ca reste cohérent. Mais peut-être est-il encore trop long pour participer... Tant pis, je le publie quand même, ici, comme fiction pour ceux qui ont seulement faim de lecture !

Mina et le dernier métro
"T'en trouveras facilement un à la station", lui avait dit sa fille, un peu agacée, après avoir tenté en vain d'avoir une voiture par les radios, "tu peux comprendre que je ne peux pas m'occuper de toi comme ça, à l'improviste !". Puis Philippine l'avait gentiment poussée sur le palier, avant de refermer vite la porte de son appartement, comme si déjà le dîner improvisé en cette veille de vacances lui avait pesé. Mina traversa le jardin de la copropriété sans prêter attention aux premières roses, magnifiques malgré la lumière blafarde du lampadaire. Il faisait frais mais elle ne s'en rendit pas compte, son corps semblait étanche à toute sensation. Elle attendit désespérément un taxi à la station. Pas un seul non plus en vadrouille dans ce quartier huppé de la capitale où les habitants ne manquent pas de se calfeutrer chez eux dès la soirée commencée. Or, il était minuit passé.
Comme un automate, Mina s'engouffra dans la bouche de métro. Au bout du quai désert, des flashes clignotaient par intermittence, scintillant dans la lueur glauque des lieux. Cela la sortit de ses pensées aussi sombres que ces rails qui se perdaient dans un tunnel en courbe, ce couloir dont elle avait oublié jusqu'à l'odeur désagréable de caoutchouc chaud mélangée à celle de produits d'entretien bon marché. Elle détestait le métro et s'aperçut qu'elle n'y avait pas mis les pieds depuis quelques années, de même qu'elle avait oublié l'existence de ces cabines photomaton. Elle se rappela son adolescence, ce grand amusement que d'aller, en bande de copines, se payer une tranche de rigolade à gorge déployée devant ce miroir qui vous renvoyait en quelques minutes votre jeunesse insolente sur papier glacé, à une époque où on ne disposait pas encore de tous les gadgets actuels capables d'immortaliser la moindre parcelle de sa vie dans une immédiateté bien inquiétante.
L'homme sortit de la cabine, attendit ses photos en lui tournant le dos, puis, une fois celles-ci récupérées, prit la sortie en toute hâte, sans lui jeter un regard comme si elle était invisible. Mina s'installa à son tour sur le siège, face à la glace terne, scruta son visage de face, de profil, remua la tête dans tous les sens, puis fixa cette ombre d'elle-même que l'obscurité du miroir lui renvoyait. Elle sentit se détacher d'elle ces yeux, ce regard, cette bouche, qu'elle croyait connaître par cœur. "Bellissima !", avait-elle entendu lui lancer une mamma italienne un jour qu'elle descendait, cheveux au vent, épaules nues, sous le soleil radieux, les rues de Bordighera, en route vers un rendez-vous amoureux. "Sehr schon...", avait murmuré encore, un jour, une grosse allemande, au bord du Ti Ti See. "Nice...", avait susurré un jeune adolescent dans les allées de Longchamp… Il arrivait aussi que des jeunes hommes facétieux se jetassent à ses pieds pour obtenir son numéro de téléphone… Tant d'hommes avait-elle connus, mais qu'elle quittait toujours sans avoir vraiment cessé de les aimer, comme si c'était inéluctable parce qu'elle ne pouvait faire un choix et qu'il n'était pas encore dans nos mentalités monogamiques de partager sa vie avec plusieurs amants à la fois. Choix… "Tu ne peux pas savoir, tu n'as jamais été quittée !", lui disaient ses amies. Choix ? Si elles savaient… Plutôt crainte d'être quittée lorsque, comme aujourd'hui, les lignes de son profil n'auraient plus été aussi parfaits, le bas de son visage se serait légèrement alourdi, sa démarche serait devenue plus incertaine.
"Je ne pourrais pas m'occuper de toi…". Cette phrase, ce n'était pas la première fois qu'elle l'entendait de sa fille. Sa fille, cet enfant unique qu'elle n'avait pas vraiment désiré, mais tant gâté. Quand Mina s'était séparée de son mari, juste trois ans après sa naissance, elle s'était promis de tout faire pour que la gamine n'en souffrît pas. En toute intelligence, elle était restée en bonnes relations avec Hubert et tout s'était bien passé. Deux ans après son entrée aux Beaux-Arts, Philippine s'était mariée avec un fils de famille plutôt médiocre, qui ne devait le poste important qu'il occupait qu'à son père, administrateur d'un important groupe pétrolier. Mina s'était demandé ce qui avait pu attirer sa fille, ne serait-ce que physiquement, chez cet homme. De quinze ans plus âgé qu'elle, il était assez petit, mal proportionné, avec les épaules tombantes et les cheveux déjà largement grisonnants. Son élocution était hésitante, proche du bégaiement. Mina l'avait trouvé instruit, certes, mais manquant de culture et de cette intelligence vive qui rendaient les gens intéressants et agréables en société. Cependant, elle s'était fixé pour règle de ne jamais intervenir dans la vie sentimentale de sa fille.
A bien réfléchir, elle se dit qu'elle la connaissait mal, sa fille. Peut-être n'avait-elle jamais cherché à la connaître, s'étant contentée de l'élever le mieux possible mais toujours avec ce sentiment qu'elle sera à jamais extérieure à elle-même. C'était étrange comme impression pour une mère qui avait porté son enfant. Un souvenir lui revint, qui remontait d'avant la naissance de Philippine. Elle s'était réveillée au milieu de la nuit, peut-être légèrement angoissée par sa grossesse dont elle avait eu confirmation dans l'après-midi. Elle l'avait annoncée à Hubert qui avait manifesté, la surprise passée, une joie certaine. Puis il avait repris ses occupations, comme s'il ne se sentait pas vraiment concerné. Mina s'était sentie désemparée devant son manque de curiosité par rapport à son état. Ne pouvant se rendormir, elle s'était dirigée vers la fenêtre. Au dehors, tout était calme. Pas un brin de vent ne bruissait dans les feuilles. Tout était immobile, comme si le temps était suspendu. Même la lune paraissait figée dans les nuages. Mina était restée longtemps à fixer ainsi le paysage en espérant qu'il bougerait, qu'un chat se faufilerait dans la lueur blafarde du rayon qui éclairait l'allée de tilleuls, pour la faire revenir à la réalité du monde. Son esprit semblait même s'être détaché de son corps ankylosé, et, instinctivement, elle s'était gratté le bras comme pour reprendre conscience de son enveloppe charnelle. Puis elle avait tourné son regard vers le lit. "Etre là, à deux pas d'un homme qui dort sans s'apercevoir que vous vous êtes levée, que vous le regardez, et alors que vous cherchez désespérément un signe de vie dans le silence froid de la nuit, c'est ça la vraie solitude, celle qu'on subit, c'est pire que de crier dans le désert, car, dans le désert, il y a au moins l'espoir que derrière une dune apparaisse quelqu'un..." , avait-elle pensé. Elle avait su, dès ce moment-là, qu'elle ne vieillirait pas avec Hubert. Puis Philippine était née. Elle l'avait tout d'abord considérée comme un objet curieux, ne manifestant pas de sentiments maternels particuliers à l'égard de cette boule de chair rosâtre toujours endormie entre deux biberons. Et jusqu'à l'âge de six mois, elle l'avait soignée telle une infirmière un patient. C'est seulement lorsque l'enfant avait commencé à babiller que Mina s'était persuadée de devoir prendre son rôle de mère plus à cœur, de se convaincre que c'était peut-être là la seule justification à son existence, du moins celle qu'attendait d'elle la société.
Aujourd'hui, Mina était là, seule, sur ce quai aussi désert que sa vie. Plus personne ne dormait à ses côtés, sa fille ne venait jamais la voir, sa fortune dilapidée, la plupart de ses amis s'en étaient allés aussi vite qu'ils étaient venus. Le bout du tunnel était noir, elle ne distinguait rien dans la courbe de la station, comme elle ne voyait pas non plus où menaient ces interrogations indéfinissables qui la submergeaient depuis quelques temps. Elle se demanda pourquoi, tout d'un coup, à l'instant même où les flashes du photomaton l'avaient renvoyée à son adolescence, sa vie défilait ainsi devant ses yeux, par bribes, en désordre, comme si elle essayait de tout se rappeler en même temps, de peur d'oublier quelque chose d'essentiel. Mais rien, rien ne retenait sa contention, c'était comme si tout allait beaucoup trop vite dans les méandres de ses pensées. Au loin, le bruit infernal du train qui arrivait de l'autre bout du tunnel se fit entendre, le quai frémit légèrement sous ses pieds alors que son esprit s'envolait déjà vers ces beaux nuages si doux. "Là bas, ces merveilleux nuages…". La tête du monstre d'acier émergea à toute allure, pour stopper presque aussitôt net en un crissement de freins strident, mêlé à un vacarme confus de voix et de cris effrayés s'élevant des wagons, avant même d'avoir atteint le bout du quai…
A Babette, à Jean-Luc, à Françoise...
COLIBRI

samedi 7 mai 2011

je suis folle des petits pois !

Choisir les petits pois avec une cosse encore brillante
et bien verte, sans tâches, les grains seront plus fins et bien
plus savoureux. Plus vieux, jaunâtres, ils deviennent farineux
et légèrement amers.
"On a toujours besoin d'un petit pois chez soi"… Ceux qui l'ont connue, se souviennent certainement de cette pub ! Non, ne croyez pas que je cherche des prétextes pour vous parler de ce petit grain qui me mettrait en folie dès que je le vois apparaître sur les étals des marchés ! Non, je n'irai même pas jusqu'à vous rappeler qu'au 17ème siècle l'engouement pour les petits pois fut tel qu'il fit écrire par Mme de Maintenon au cardinal de Noailles ceci : "A la cour, le chapitre des pois dure toujours ; l'impatience d'en manger, le plaisir d'en manger et la joie d'en manger encore sont les trois points que nos princes traitent depuis quatre jours." Bigre, rien que ça, alors là, ça me décomplexe totalement pour vous montrer la photo suivante ! On a toujours besoin d'un bol de petits pois à côté de soi !!! C'est tous les jours, en saison, que j'en grignote en travaillant !
Avec le printemps qui s'est bien installé, c'est toute la saveur des légumes nouveaux, colorés et séveux à souhait, qu'on a envie de voir exploser dans nos assiettes non seulement pour le plaisir des yeux mais encore pour le bonheur de notre palais impatient de retrouver des goûts variés et divers qui nous ont bien fait défaut tout au long de l'hiver passé, un peu rude.
Parmi ces saveurs très attendues, il y en a une que je guette avec frénésie tous les ans, celle des petits pois frais. Ils ont une consistance et un goût qui n'ont rien de comparable avec ceux que l'on sert plus couramment dans nos assiettes, les petits pois en conserve, d'une couleur verdâtre terne qui ne met pas en appétit, souvent mous et farineux en bouche, toujours un peu trop sucrés. Vous remarquerez cependant que le petit pois divise : il y a ceux qui les préfèrent sous cette forme-là, ceux qui ne jurent que par les surgelés, et ceux qui ne consentent à les manger que s'ils sont fraîchement écossés. Je fais partie de cette dernière catégorie ! C'est un délice, sans rien d'autre qu'un peu de fleur de sel et de poivre comme assaisonnement, ou juste au naturel, j'en ai toujours un petit bol à grignoter en ce moment, à côté de mon clavier ! D'ailleurs, il vaut mieux ne pas m'inviter à les cueillir ou à les écosser : j'en mangerai plus qu'il n'en restera dans votre panier ou le saladier !
Cette graine verte et ronde est extraite d'une gousse qui peut contenir entre 4 et 12 pois, voire plus. On distingue deux types de petit pois, celui dont les graines sont lisses et rondes (l'Express, l'Express Alaska, le Petit provençal…), et celui dont les graines sont ridées (le Téléphone, le Merveille d'Amérique, le Centurion, le Progrès de Laxton…). Cela dit, j'imagine la tête de mon marchand de légumes si je m'aventure à lui demander des Progrès de Laxton, il serait capable de me répondre qu'il ne tient pas un kiosque à journaux ! La plante, originaire d'Asie Mineure aurait été introduite en France au tout début du règne de Louis XIII, après être passée par l'Italie, mais ce ne serait qu'à partir de Louis XIV que les petits pois firent fureur. Mme de Maintenon écrivait ainsi encore au cardinal de Noailles qu'il y avait même des dames qui, après avoir soupé et bien soupé, trouvaient encore le moyen de se régaler de petits pois chez elles avant de se coucher, au risque d'une indigestion (ce serait mon genre !).
Si vous voulez avoir une idée de quantité, pour obtenir 500 à 600 g de ces belles graines, il en faut environ 2 kg sous gousse (ou cosse). En ce moment, on les trouve autour de 4 à 6 euros le kilo, son prix a bien baissé (12 euros au début du printemps). La saison va battre son plein jusqu'à juillet. Choisissez les cosses d'une beau vert brillant, sans tâches, bien "cassantes", avec encore un bout de tige et des traces de la fleur blanche, tous signes de fraîcheur qui ne trompent pas. Une fois écossés, inutile de laver les grains, les conserver au frais et les utiliser rapidement car, attention, ils fermentent assez vite.
Sur le plan diététique, frais, les petits pois sont plus caloriques qu'en conserve, car plus riches en protéines et en glucides (100 g = 90 kcal contre 70). Mais ils sont aussi plus riches en fibres. C'est quand même un légume assez calorique en raison de sa teneur importante en glucides (16 %) et en protides (6 %).
 
Petits pois et asperges
Outre les petits pois cuisinés à l'anglaise (avec de la menthe), ou à la française (avec des carottes), laissez libre cours à votre imagination, en les mélangeant, par exemple, avec des asperges, en poêlée, ce plat accompagne bien une viande rouge ou une volaille type pigeon ou pintade, en risotto, cette association est excellente, et, à la crème, elle peut agrémenter très savoureusement un poisson blanc…
soupe chaude de petits pois avec croûtons

Ne négligez pas les soupes : chaudes, les petits pois mélangés avec de la pomme de terre et un peu de crème fraîche ou une noix de beurre, c'est un régal en bouche ; il suffit de cuire les petits pois et les pommes de terre coupées en dés avec un oignon et une gousse d'ail hachée gros, en couvrant avec de l'eau salée à 1 cm au-dessus du niveau, de mixer en fin de cuisson, d'ajouter un peu poivre, une noix de beurre ou une càs de crème fraîche, avec quelques croûtons grillés, c'est encore meilleur et plus nourrissant pour ceux qui ont l'appétit féroce ; froides, il suffit de mixer les graines très fin avec de la menthe ou de la coriandre, d'assaisonner avec un jus de citron, sel et poivre, c'est tout, c'est très rafraîchissant en été !
Petits pois et framboises nature

Et si vous êtes du genre "cossard" (*), il suffit de les manger tels quels, avec quelques framboises pour l'acidité, un peu de sel et poivre, c'est une bonne idée pour satisfaire une petite gourmandise de saison !
Quant au classique petits pois au lard (recette ci-dessous), il peut servir de plat unique en y ajoutant un œuf mollet, ou d'accompagnement à une viande rôtie en quantité moindre.
INGREDIENTS pour 4p : 2 kg de petits pois à écosser (pour obtenir environ 600 g de pois), 1 gros oignon jaune, 1 bouquet garni, 1 morceau de lard fumé (250 g) coupé en petits rectangles assez épais, ail, beurre, sel, poivre, une càc de farine, 1 petit verre d'eau -
PREPARATION ET CUISSON : faire revenir l'oignon haché très fin, y ajouter le bouquet garni, l'ail haché très fin puis les morceaux de lard, saupoudrer avec la farine, mouiller avec l'eau pour rendre onctueuse la sauce, ajouter les petits pois, saler (attention, le lard est déjà salé), poivrer, cuire à couvert à feu moyen pendant 20 mn pour des petits pois al dente (c'est comme cela qu'ils sont meilleurs), ou 30 mn si vous préférez une texture plus onctueuse. Servir éventuellement sur un lit de riz nature, et cela suffira pour un repas complet !
MON PETIT PLUS : si vous utilisez des asperges et des petits pois en même temps, ne jetez pas les épluchures des premiers ni les cosses des seconds, ils finiront dans un délicieux potage. Ma recette : laver les cosses de petits pois ainsi que les épluchures d'asperges (si vous ne l'avez pas fait au moment de préparer vos asperges pour un plat) ; les mettre dans un faitout en couvrant d'eau à niveau ; ajouter un oignon coupés en morceaux et une gousse d'ail écrasée ; saler ; cuire pendant 30 mn ; mixer très fin ; prolonger la cuisson encore 10 mn ; filtrer ; porter à ébullition, ajouter une poignée de pommes de terre en flocons genre mousseline ou une bonne pomme de terre à soupe cuite d'avance et bien écrasée, une noix de beurre, bien remuer le tout, c'est prêt et délicieux ! Et si vous avez sous la main, en plus, quelques corails de coquilles saint-jacques (**), ce potage deviendra très raffiné !
(**) Il m'arrive de réserver les corails des coquilles saint-jacques, ils se congèlent très bien. Il suffit de les dégeler à température ambiante, puis de les pocher rapidement dans une eau frémissante 2 mn et ils sont prêts à être rajoutés dans un potage.
   
Potage épluchures d'asperges et cosses de petits pois aux corails de St-Jacques

En purée, mélangés avec un peu de pomme de terre et des lardons, c'est un bon accompagnement pour beaucoup de plats très fins, comme ici des ris de veau aux morilles !

  
N'hésitez pas à les utiliser en décoration de plats, comme par exemple, sur mes photos, pour habiller un poisson en gelée, ou en complément d'une farce pour quiche lorraine, leur croquant dans le premier, leur onctuosité dans la seconde, sont très agréable sous la dent ! 
LE PLAISIR DES MOTS :
(*) Je me suis demandé quelle était l'origine du mot "cossard", en pensant bien qu'il ne pouvait venir de "cosse", car écosser des petits pois, comme le dirait mon marchand, "bon courage !". En fait, ce mot argotique vient de "cossu", car les riches avaient les moyens d'être paresseux !
MEMO :
Ce billet a été conçu, en partie, en vue de sa publication dans les magazines édités par CC. J'ai ajouté, ici, une seconde citation de Mme de Maintenon, ainsi que MON PETIT PLUS et le PLAISIR DES MOTS.

dimanche 1 mai 2011

biscuits cuiller glacés à la crème de marron et whisky

s
découper à l'emporte pièce ou à la pelle à tarte, peu importe,
pourvu qu'on aît le goût !
Il me restait un fond de whisky breton acheté dans cette bonne distillerie des Daunay à Pleubian, "Le Celtic Whisky", maintenant mondialement connue des amateurs. Et on m'a offert une boîte collector de crème de marron de l'Ardèche "Clément Faugier" parce qu'on connaît ma passion pour certains produits bien que je les achète rarement. C'est le cas de cette crème dont j'adore le dessin de la boîte mais, en en ayant été gavée pendant mon enfance et adolescence, j'en suis un peu écoeurée. Des vestiges de la vie en Indochine, mes parents ont gardé quelques manies de nourriture en conserve, comme le beurre salé en boîte Bretel, qui a un goût rance au possible, le corn-beef, que personnellement je n'achète jamais non plus, sauf pour le rituel lorsque je monte à bord pour une virée avec les copains voileux, ou encore les horribles harengs à la sauce tomate Pilchard, imbouffables, surtout lorsque lesdits harengs sont des femelles avec plein d'oeufs. Quoique..., par nostalgie, j'avoue qu'il m'arrive d'essayer d'en "regoûter", juste pour voir ! Et je ne parle pas du lait concentré sucré en boîte Nestlé dont mon père raffolait, je n'ai jamais compris son engouement pour cette substance sirupeuse qui n'a rien à voir avec le lait, alors que, dans notre campagne bourbonnaise, nous vivions à côté de fermes produisant, à l'époque, un excellent boisson directement de la pis de la vache à la bou..., euh, au contenant. J'enviais mes petites copines qui partaient ainsi chercher le lait frais avec un pot en aluminium qui tintait au frottement du couvercle et de l'anse tout au long du chemin lorsqu'il m'arrivait des les accompagner. Mon père est resté lait concentré toute sa vie, il n'a jamais aimé le lait frais, alors que moi, c'est le contraire, j'aime tout ce qui est laitage, en particulier les fromages et la crème fraîche. Alors pensez-vous, depuis qu'on trouve couramment du mascarpone sans avoir à courir chez l'italien, j'en ai toujours une réserve dans mon frigo. C'est tellement vite fait une petite crème glacée, délicieuse, à base de mascarpone. Auparavant, je faisais mes glaces avec la crème fraîche, maintenant, je les préfère avec le mascarpone, c'est plus fin en bouche, plus onctueux sur la langue et moins aigrelet au goût.
J'adore l'association whisky crème de marron, la recette que je vous propose aujourd'hui sera simple, facile et rapide à réaliser car, je l'avoue, je ne suis pas très sucrée en cuisine, ayant gardé le souvenir de ces longues préparations de pâte diverses et variées, du blanc en neige que ma mère montait à fort prix d'huile de coude à une époque où les batteurs ou autres ustensibles facilitant les tâches n'avaient pas encore envahi les cuisines, je la regardais souvent travailler tout cela, d'un œil assez ennuyé sans saisir le sens de cet ennui, et c'est seulement bien plus tard que j'ai compris cette impression de temps perdu pour elle à confectionner des gâteaux pour notre goûter au retour de l'école, alors que je savais que, une fois sortis du four, tous ces délices allaient être engloutis en un clin d'œil, avant même d'avoir le temps de refroidir. Reste que j'adore l'odeur chaude des gâteaux qui cuisent, c'est vrai. Mais, personnellement, j'en fais très peu, je privilégie les biscuits ou les crèmes glacées car ils ne nécessitent pas de cuisson et sont rapides à réaliser sans dextérité particulière, ce qui me convient bien car, si j'aime faire la cuisine, je suis plutôt maladroite avec les ustensiles !

mes biscuits cuiller à la crème de marron et au whisky
INGREDIENTS pour un moule rectangulaire 6/8 personnes :
  • 20 (ou plus, selon le moule) biscuits cuiller
  • 1kg de crème de marron divisé en 750g et 250g
  • 1kg de mascarpone, divisé en 500g + 500 g
  • 6 œufs, jaunes et blancs séparés
  • 6 càs de sucre cristallisé
  • 2 sachets de sucre vanillé
  • 2 càs de sucre glace
  • 2 verres de whisky
PREPARATION (pas de cuisson) 30 à 45 mn - CONGELATION : 4 heures minimum
  • mettre le whisky dans un plat creux,
  • tremper légèrement les biscuits cuiller dans le whisky et les placer au fur et à mesure, face plate contre le fond du moule, en les serrant un peu,
  • bien mélanger 500 g de mascarpone avec 250 g de crème de marron, ce sera la couche marron claire, l'étaler sur les biscuits, mettre 1quart d'heure au congel pendant que vous faites la suite de la préparation,
  • s'il reste du whisky, le mélanger aux 500g de crème de marron, ce sera la couche marron foncé, réserver,
  • battre les jaunes d'œufs avec le sucre cristallisé jusqu'à obtenir une mousse blanchâtre bien ferme, y ajouter le sucre vanillé, puis 500 g de mascarpone, bien mélanger au fouet pour obtenir une crème homogène. Cet "appareil" une fois terminé formera la couche jaune.
  • sortir le moule du congel, étaler sur la couche précédente la couche marron, remettre au congel le temps de finir la préparation de la couche jaune,
  • battre les blancs d'œuf en neige bien ferme (j'ajoute au départ une pincée de sel, puis, une fois qu'ils commencent à monter, j'ajouter le sucre glace ce qui la raffermir vraiment),
  • ajouter une petite quantité de neige à l'appareil précédent, en mélangeant doucement au départ, puis, une fois que le mélange commence à être "détendu", ajouter le reste de la neige, bien mélanger au fouet à main pour ne pas "casser" la préparation.
  • Sortir le moule du congel et étaler cette dernière couche.
  • mettre le moule au congel pendant au moins 4 heure avant le service.
NB : il m'arrive de n'avoir pas le temps de mettre au congel entre les étapes. Ce n'est pas grave, les couches, comme sur mes photos, seront simplement moins régulières. Les explications semblent toujours un peu longues quand on lit une recette. En réalité, pour ceux qui ont l'habitude de cuisiner, de faire des crèmes glacées, cela ne prend pas plus de temps que je le dis, vraiment, et vous aurez un dessert délicieux et gourmand.