... elle qui en a eu bien peu. Pour l'avoir perdue trop tôt, je n'en ai pas moins gardé le souvenir de ses gestes dans le quotidien, entièrement voués au bien-être de sa famille. J'aime me souvenir d'elle dans ces gestes-là, qui m'ont tant appris, sans mots inutiles, ces mêmes gestes que, parfois, je perpétue pour le bonheur de ceux qui m'entourent. Tout simplement.
Bienvenue chez moi, à vous, explorateurs du net.
Ici tout est souvent improvisé, un peu sens dessus dessous, un peu comme dans mon esprit, ma maison, ma vie, ma devise étant "pas de regrets de ce qui n'a pas été, heureux de ce qui est, et toujours curieux de ce qui sera", et ma seule constante étant le plaisir des mots jusque dans les maux.
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mercredi 12 octobre 2011

le rouge et le noir, ou je me souviens d'une grande dame de la chanson


Corse - Coucher de soleil sur la baie de Saint-Florent

On ne sait pas pourquoi, certains jours, de fil en aiguille, les souvenirs remontent à la surface, d'abord avec imprécision, en un magma sans consistance, puis se forment comme des goutelettes fines, qui, en s'élargissant, se dessinent en belles arabesques, telle cette substance grasse qui prend naissance au milieu d'une flaque pour évoluer en un prisme merveilleux aux couleurs d'un arc-en-ciel qui surgit soudain comme le monolithe de l'Odyssée de l'espace (film de Stanley Kubrick), impressionnant, imposant, on ne voit plus que lui, comme une évidence incontournable. C'est alors une chute vertigineuse vers... le passé ? Je dirais plutôt un espace non-temps dans lequel l'esprit aime vagabonder, s'évader, en un circuit non pas linéaire mais circulaire dont, avec ou sans fil d'Ariane, on sait qu'on retrouvera la sortie, juste rappelé à l'ordre du jour par les impératifs de la vie dont on se passerait bien, surtout lorsqu'ils sont aussi bruyants qu'une sonnerie de téléphone, objet devenu certes indispensable dans la vie professionnelle de chacun, mais tant haï par moi que j'en suis très peu utilisatrice, même à usage privé, ne le tolérant que pour les urgences. En fait, je l'admets, je suis peu diserte au fil, je me contente d'écouter les autres s'épancher sur leurs malheurs (c'est vrai que je reçois peu de coups de fil joyeux, après quelques banalités d'usage, on en vient souvent "au fait" (?), comme si mon interlocuteur se rappelle soudain ma profession ou une proposition généreuse que j'ai dû faire un peu intempestivement, à un moment où j'étais, certes, disponible, ce qui n'est pas toujours le cas trois mois après, ou comme si on a juste besoin d'une oreille au bout du fil, peu importe laquelle, un numéro au hasard... J'écoute mieux mes proches que je ne sais leur parler de moi, j'y verrais comme une sorte de vanité, non pas que je n'ai point d'affection pour ceux qui m'écouteraient, mais seulement la certitude que rien n'y changerait...
En "parlant" avec Dany (du beau blog Venetiamicio) à propos d'une sympathique vidéo aux images époustouflantes, j'en étais arrivée à évoquer la Corse, son beau ciel en cette saison où j'aime bien aller les contempler, pour ses somptueux couchers de soleil sur la baie de Saint-Florent... Le rouge et le noir... Deux couleurs qui vont si bien ensemble que, tant dans la littérature que dans la peinture, on les associe sans modération. Et dans la chanson. Qui, l'ayant entendue, une fois, ne se souvient-il pas de ces fameux vers de la chanson de Jacques Brel, "Ne me quitte pas" :
"Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas"
Lorsque j'entends cette chanson, évidemment, c'est Brel que je vois la chanter, avec sa gestuelle unique, la mobilité de son visage si expressif collant parfaitement aux mots, qui en faisaient un personnage fascinant sur scène, à l'inverse de Brassens dont j'adore les chansons mais que je trouvais très ennuyeux en spectacle. Mais, surtout, je me retrouve projetée je ne sais combien d'années en arrière, lorsque je venais de découvrir Les Trois Mailletz (*) où se produisaient parfois quelques artistes incontournables de l'époque. Un soir, Oli et moi, tout fraichement amoureux, y étions arrivés pour prendre un pot comme quelques jours auparavant. Or, entre-temps, je venais de me faire voler à l'arraché, un sport très en vogue à l'époque, si bien que, traumatisée, je ne portais plus de sac à main, je sortais légère, tout dans les poches... quand j'en avais, ou dans le soutif... quand j'en portais ! Ce soir-là, un beau soir d'été chaud mais avec de l'air, j'étais habillée en fille, pas en jupe-culotte, mais en vraie jupe virevoltante sous la brise douce de la fin du jour, je n'avais pas de poche, j'avais filé un bifton à garder à Oli qui lui était moulé taille mannequin (à l'époque !!!) dans un pantalon d'été tout blanc, avec juste un pull jeté par dessus les épaules, sur une chemisette bleu foncé à manches courtes. Je nous revois comme si c'était hier !
Au moment de partir et de payer, cata, Oli fouille, retourne désespérément ses poches, rien ! Apparemment, il n'y avait pas que les vols à l'arraché qui se pratiquaient dans les rues ou dans le métro ! Mon air consterné fit rire le patron, qui m'avait un peu repérée semble-t-il, la première fois que j'étais venue, il me dit, non pas de payer un autre jour, mais que ce n'était pas grave et qu'il fallait rester ce soir-là et descendre car il y avait Nina Simone qui se produisait. Woah, je l'aime cette grande dame de la chanson, on n'allait pas la rater, surtout à l'improviste comme ça, quelle aubaine !
On descend, tout heureux d'être si bien traités (sans être VIP !), une fille nous demande ce qu'on veut boire, on répond "rien" (!), qu'on voulait juste voir Nina Simone. Elle nous demande nos billets... Ben, on n'en a pas... Alors c'est TANT... Glups ! Ben, on ne peut pas payer, on n'a pas d'argent ! Elle nous toise de traviole, commence à s'énerver, ce qui attire l'attention des garçons derrière le comptoir... Tous nous regardent alors comme si on était des resquilleurs nés, la première honte de ma vie d'adulte !!! Heureusement que, à ce moment-là, le patron (vraiment adorable) était descendu, et, nous voyant encore plantés là comme des criminels en cours d'arrestation, interrogent du regard les employés qui, tout contents, clamèrent très haut "Ils n'ont pas d'argent !"... Re-honte, moi, petite-fille de mandarin, de grand seigneur ayant régné sur tout un village, si mon grand-père me voyait - remarquez qu'avec moi, il doit se retourner dans le tombeau des ancêtres plus d'une fois, et, de toutes façons, déshérité, mon père l'avait été bien avant moi, hi, hi !!! "Enfin, les gars, ça ne va pas, non ? Soyez sympa., prenez leurs vestiaires !" Euh... Olivier leur tend fièrement son pull, non pas miteux mais c'était tout comme, car à l'époque où je l'ai rencontré, il était plutôt du genre à garder même les chaussettes trouées. Inutile de vous dire qu'entre une qui jette tout et un qui collectionne tout, la vie commune ne fut pas facile, et elle ne l'est toujours pas, d'ailleurs  ! "Venez, nous dit ensuite le patron, la salle est déjà pleine, mais ici vous serez bien", nous chuchota-t-il en nous plaçant, debout, certes, mais, parmi d'autres personnes, dans un angle super pour la vue sur la scène !
Evidemment, chantée par Nina Simone, "Ne me quitte pas" prend d'autres allures. En définitive, je préfère quand même l'interprétation de Brel, le volcan éteint qui se réveille, je ne sais pas pourquoi, je pense que cela est plus... masculin ! Bref, n'étant pas féministe pour un sou, je m'ose cette distinction, que celles qui le sont me pardonneront, je l'espère ! Pour une femme, j'imaginerais plutôt une source tarie qui ressurgit...
(*) Situé 56 rue Galande, Les Trois Mailletz est un piano-bar, restaurant au rez-de-chaussée, et cabaret au sous-sol, avec ou sans dîner, une des plus vielles enseignes de Paris.
La terrasse est également agréable surtout en été pour prendre un verre ou dîner.

De 11h00 à 19h00 tous les jours au 01 43 25 96 86
Au piano-bar à partir de18h00 au 01 43 54 00 79
Au cabaret à partir de 20h30 au 01 43 54 42 94
Pour en savoir un peu plus, cliquer ICI 

Paroles de la chanson de Brel
- Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas (4 fois)
- Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas (4 fois)
- Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas (4 fois)
- On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas (4 fois)
- Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas (4 fois)

- Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas (4fois)
- Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas (4 fois)
- Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas (4fois)
On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas (4fois)
- Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas (4fois)
Un bon dessert en rouge et noir, des pruneaux cuits et framboises, dans un sirop léger parfumé au cognac ! C'est visuellement très beau, et l'on s'extasie comme devant un beau coucher de soleil ! 


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