... elle qui en a eu bien peu. Pour l'avoir perdue trop tôt, je n'en ai pas moins gardé le souvenir de ses gestes dans le quotidien, entièrement voués au bien-être de sa famille. J'aime me souvenir d'elle dans ces gestes-là, qui m'ont tant appris, sans mots inutiles, ces mêmes gestes que, parfois, je perpétue pour le bonheur de ceux qui m'entourent. Tout simplement.
Bienvenue chez moi, à vous, explorateurs du net.
Ici tout est souvent improvisé, un peu sens dessus dessous, un peu comme dans mon esprit, ma maison, ma vie, ma devise étant "pas de regrets de ce qui n'a pas été, heureux de ce qui est, et toujours curieux de ce qui sera", et ma seule constante étant le plaisir des mots jusque dans les maux.
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Ce blog a été ouvert au public le 1er mai 2011 -

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jeudi 7 juillet 2011

passe passe le temps, il y en a pour longtemps !

Promenons-nous dans les bois..., en attendant
que les griffes de la Chipie repoussent !
Que faire, quand un véto pas très malin a profité d'une anesthésie en vue d'un détartrage des dents, et sans vous en référer, pour couper les griffes de votre p'tit fauve alors que vous étiez sur le départ pour la... campagne, sa campagne, où il est né, où il aime gambader, grimper aux arbres, monter sur les toits car c'est plus rigolo de rentrer par les vasistas ou fenêtres que par la porte de la maison alors pourtant qu'elle est toujours grande ouverte pendant la journée, quand ce n'est pas affronter ses congénères pour récupérer son territoire largement occupé pendant son absence ?!! Que faire, "que faire, quand on ne sait pas quoi faire" comme dirait Anna Karina (*), à part piler du poivre et être obligée de revoir son agenda en attendant que "ça repousse" !!! Oui, parce qu'il me l'a dit, le grand maigre à lunettes, "Ce n'est pas grave, ça va repousser" !!! Sauf que, lui, il les a coupées à ras, mais alors à ras, comme je ne l'ai jamais fait, me contentant, lors des séances de manucure de ma tête poilue à lui sectionner juste les pointes tranchantes qui vous tatouent d'une marque chat-nail gratos presque pour la vie lors de vos débats ludiques à défaut d'être lubriques ! Bon, ça ne sert à rien de rager en long, en large, en travers, maintenant que le mal est fait. Tiens, si j'allais faire un tour au bois pour me calmer ! J'ai la chance d'en avoir un à deux pas de chez mois, j'aime bien m'y promener pour m'aérer l'esprit quand il est engorgé de questions inutiles car ne faisant pas avancer les choses dans ma vie, mais sur lesquelles j'aime bien m'attarder parce qu'elles me procurent l'impression d'avoir des sensations (ou vice-versa ?). Il me revient une phrase de Pessoa, "je ne suis pas sûr d'aimer les gens, mais seulement les sensations qu'ils me procurent", ou quelque chose comme ça (**), cela semble cynique, n'est-ce pas, et pourtant... J'ai si souvent l'étrange impression qu'il en est de même pour moi. Depuis mon enfance, à force de me blinder contre les sentiments, ces émotions peu dignes lorsqu'il faut avant tout garder sa fierté et ne rien laisser transparaître de ce qui pourrait trahir vos faiblesses, en un mot, mettre au placard votre sensiblerie, pour toujours faire face aux dures réalités de notre société sans pitié, qui vous démunit de tout du jour au lendemain jusqu'à votre identité nationale, jusqu'à gommer même vos marques de naissance (non, non, je ne vais pas vous faire le coup de François-René (***), ce pauvre vicomte désargenté), j'avoue qu'il m'arrive parfois de m'interroger sur cette indifférence qui m'habite souvent, comme si j'étais lasse d'avance des fins inéluctables de tout. Le genre humain m'a souvent déçue, j'ai une grande acuité d'avance de ce que sera le comportement des gens que je rencontre, cela de prime abord, même si cela ne m'empêche pas de lier sympathie, amitié, amour, j'agis souvent comme si j'étais toujours extérieure à moi-même, un spectateur de ma propre vie, plus qu'un acteur. C'est un peu étrange… J'imagine toujours la fin des histoires alors qu'elles ont à peine commencé, la mort des gens alors qu'ils sont à peine nés… Dans mon milieu professionnel, on me dit altière, intimidante, voire "bizarre", parce qu'on ne sait rien de moi, de ma vie, alors on m'en invente une à travers le peu que je laisse inévitablement échapper de moi… Et pourtant, j'ai des coups de cœur, de foudre, en amitié comme en amour, pour des gens dont rien ne laisse soupçonner que je pourrais, a priori, avoir une histoire avec eux (c'est comme sur les blogs !!!). Je ne recherche pas la compagnie des gens qui me "ressemblent", qui pensent, qui aiment, qui font la même chose que moi, je trouve même cela très ennuyeux, j'aime le partage au-delà des mots, à travers les silences que laissent les mots… Pourquoi mes blogs sont-ils si bavards alors que, en réalité, j'adore le vide qu'on remplit de rien, ces espaces où le non-temps est roi, où le non-être est de mise, ces paysages où l'on entend voler les insectes, bruisser le feuillage des arbres… Tous ces éléments qui n'ont d'existence que parce qu'ils révèlent mes inquiétudes, ma souffrance, ma difficulté à me frayer un chemin dans ce monde en pleine mutation... Mystère, mystère… Et pourquoi, toujours, remettre à demain encore, ce que je dois faire dès à présent ??? "Procrastination et uchronie", billet écrit il y a bien longtemps, toujours sous le coude pour publication sur "cuisine(s) et dépendance(s), mais ce serait aussi une chronique de la mort annoncée dudit blog, inéluctablement... Encore un petit sursis pour lui, siouplé !
M'enfin, aujourd'hui, j'le jure, ce n'est pas de ma faute, mais celle du véto, si je repousse mes vacances ! je devrais être dans ma Bretagne, où mes plantes doivent mourir de soif, ma nouvelle plomberie toujours pas commandée dans la maison qui doit recevoir mes amis en août ! Ca finit par m'angoisser un peu quand même, de constater que je suis obligée d'être derrière tout le monde pour que les choses se passent efficacement, je n'ai jamais ressenti cela aussi fort qu'en ce moment. Suis-je en train de vieillir ??? Mince alors…
Il faut avouer que, entre le jardinier qui a dégarni tout un massif sans mon accord, exposant ainsi une partie de mon jardin à la vue des randonneurs, avec, pour moi, l'angoisse de me faire piquer mes jardinières ou poteries pendant mon absence, si ce ne sont pas les plantes elles-mêmes (si, si !), le véto qui bousille mon programme en prenant une initiative fort intempestive, le fait que je n'ai pas pris de travail en pensant partir en vacance, ma valse hésitation à fermer certains de mes blogs, tandis que je viens de récupérer mes lecteurs favoris sur celui-ci, mes états d'âme par rapport à ce quart d'heure de célébrité dont tout le monde rêve, paraît-il, à savoir passer à la téloche pour ceci ou cela, quand je relativise beaucoup lorsque je reçois des demandes de reportage (ARTE, ce n'est pas rien, quand même !), de participation à des manifestations locales, des rencontres de blogueurs, etc., je me demande si, outre le fait que tout cela me perturbe beaucoup, je ne me réfugie pas un peu facilement derrière le manque de temps (loisir) pour éviter toute contrainte et me laisser aller à ma paresse habituelle, celle de ne m'occuper des autres que lorsque je peux être totalement disponible, c'est-à-dire dégagée de tout ennui (****) ! Pourtant, je passe du temps avec les personnes que je crois aimer réellement, je leur consacre beaucoup de moi-même lorsque je les invite à dîner, mais je suis toujours réticente lorsqu'il s'agit de passer plus de moments avec eux, par exemple, un séjour de quelques jours me pèse si je n'ai pas mes plages de silence et mon espace vital, c'est pourquoi j'invite peu à Paris pour plusieurs jours, le fait de travailler à domicile ne falicitant pas les choses non plus. Et je ne suis pas faite pour vivre dans un clan, à l'inverse d'Oli qui s'accommode bien de toute situation… Bien que ma famille soit nombreuse, nous avons tous, je crois, été, mes frères et sœurs ainsi que moi-même, très individualistes, en vérité, nous nous connaissons peu... Peut-être pourrais-je expliquer cela par le propre itinéraire de mes parents. Pour ma part, je vis un peu comme eux. Beaucoup de monde à la maison, souvent, mais peu dans mon cœur que j'essaie de préserver de tout débordement, juste pour ne pas m'attacher, par peur de me laisser aller à les aimer trop, avec l'angoisse de les perdre un jour, d'une façon ou d'une autre… Adulte, longtemps, je n'ai pas su pleurer, ayant en mémoire un épisode de ma vie où, adolescente, j'ai eu la faiblesse de fondre en larmes lorsque, interrogée par le prof de latin, je n'ai voulu répondre, ayant d'autres préoccupations en tête… "Mais (Colibri), il ne faut pas pleurer pour ça, il y a des choses plus graves dans la vie !"… Oui mais, elle ne m'avait pas expliqué quelles étaient ces choses plus graves puisqu'elle n'avait pas compris que ce n'était pas pour ma leçon non apprise que je pleurais mais pour quelque chose de beaucoup plus dramatique, pour "ça" ! Ne pas confondre cause, effet et conséquence, et surtout ne pas balancer des sentences aussi lapidaires lorsqu'on n'a ni les tenants ni les aboutissants ne serait-ce que d'un fait ! Depuis lors, je reste impassible devant la mort, même des êtres les plus chers à mon existence. Je me souviens que, le matin de la mort de mon père, lorsque j'ai appris la nouvelle par l'un de mes frères, je n'ai pensé qu'au dîner que je devais assurer le soir même, impossible à décommander dans la mesure où des invités venant de loin (Bruxelles) devaient être présents, déjà arrivés sur Paris, sûrement, pour l'occasion programmée si longtemps à l'avance…

Pas comme ma promenade au bois, improvisée l'autre jour, où en dépit d'un cruel manque de temps, je me suis laissée tenter par une cueillette de prunes sauvages, elles me tendaient leurs branches chargées de fruits, si généreusement. Un cadeau de la nature, ça ne se refuse pas ! Si vous avez la chance d'avoir des pruniers dans votre jardin ou sauvages dans la nature environnante, j'ai publié mes recettes de gelée et confiture (cliquez ICI).
De saison aussi, mes souhaits de bonnes vacances à tous ceux qui me lisent ici ou là !
NB : ce billet est publié parallèlement sur le blog "cuisine(s) et dépendance(s).
Mes références cinéma ou lecture :
(*) Pierrot le fou, film de Godard
(**) Le livre de l'intranquillité, de Pessoa
(***) Mémoires d'outre-tombe, de Chateaubriand
(***) L'ennui, de Moravia