... elle qui en a eu bien peu. Pour l'avoir perdue trop tôt, je n'en ai pas moins gardé le souvenir de ses gestes dans le quotidien, entièrement voués au bien-être de sa famille. J'aime me souvenir d'elle dans ces gestes-là, qui m'ont tant appris, sans mots inutiles, ces mêmes gestes que, parfois, je perpétue pour le bonheur de ceux qui m'entourent. Tout simplement.
Bienvenue chez moi, à vous, explorateurs du net.
Ici tout est souvent improvisé, un peu sens dessus dessous, un peu comme dans mon esprit, ma maison, ma vie, ma devise étant "pas de regrets de ce qui n'a pas été, heureux de ce qui est, et toujours curieux de ce qui sera", et ma seule constante étant le plaisir des mots jusque dans les maux.
COPYRIGHT : Attention, certains des textes et images de ce blog sont publiés dans des magazines. De même que tous ceux publiés ici, ils sont ma création personnelle, donc protégés par le droit d'auteur. Toute utilisation partielle ou intégrale est interdite sans mon autorisation, la demander à cette adresse électronique : colibri.blogs@orange.fr
Ce blog a été ouvert au public le 1er mai 2011 -

TRADUCTEUR - TRANSLATOR

Membres

dimanche 22 janvier 2012

j'aime la nuit en ville

J'aime la nuit en ville, belle, profonde,
quand elle valse au gré des phares,
quand les solitudes se répondent
derrière chaque fenêtre éclairée,
s'étirent sur le quai du métro déserté
ou se meurent dans ses néons blafards,


 
  
   
J'aime la nuit en ville, quand les gens se croisent
sans se voir ni se regarder,
chacun dans ses pensées,
se regardent sans se rencontrer,
chacun dans ses rêves secrets,
se parlent sans s'écouter,
chacun dans son monde enfermé.

 
(photos ci-dessus : biblio et resto du centre Pompidou)

J'aime la nuit en ville, reine en robe turquoise,
quand elle scintille au milieu des gens sans fard,
quand les gens s'y côtoient sans le vouloir,
se quittent dans le brouhaha des gares,
sans savoir si c'est seulement un au-revoir,
se hâtent vers leur foyer sans hasard,
ou errent, loin des fastes de la cité, hagards…

 
(à gauche, Saint--Germain Odéon, à droite, Arts et Métiers - impasse donnant sur la rue de Palestro)

Oui, j'aime la nuit en ville, quand mon âme vagabonde s'imagine des milliers de vies qui n'existent pas, quand les gens dorment tranquilles pendant que je les crois en éveil grâce à ces rêves d'impossibles ailleurs, de nouvel ici, de probable nulle part, quand, au détour d'une librairie, je pourrais me croire transportée ailleurs alors que je suis là, dans le silence de la nuit qui ne m'appelle pas...
(Very far away, un titre plein de promesses)

 

J'aime la nuit en ville, parce que je n'aime pas le noir, celui des romans sans espoir, quand je peux croire que, dans les lumières des lampadaires, les monstres se sont évanouis dans la douceur du soir ou se sont volatilisés dans le souffle du dernier métro.

J'aime la nuit en ville, quand la vie ne ressemble plus à une tragédie grecque ni même à une comédie italienne, quand le jeu dans les théâtres et le rire sur les scène effacent la petitesse de ceux qui empoisonnent les nuits de nos jours...

 
(la toute petite couverture en bleu, à droite du "rire (le)", c'est "Sarko et Co", un livre de Guy Bedos)
J'aime la nuit en ville parce que je n'aime pas le noir, celui qui me fait peur comme cet abîme sans fond, celui où je sombrerais s'il n'y avait cette étincelle qui éclaire les jours de mes nuits, celui qui m'ôterait cette fascination que j'ai pour la vie et ses faces plus cachées que celles de la lune, à l'infini…

J'aime la nuit en ville, quand elle allume ses feux sans artifice au gré de mes désirs, quand "l'imagination est plus importante que le savoir" (*), quand on attend dans la rue du Jour le soir salvateur, pour que la vie continue sa ronde comme un manège déréglé tournant fou, quand nos rêves débordent des écrans jamais assez grands pour les contenir sans flou…

 


J'aime la nuit en ville, belle et profonde, comme la Seine qui coulait profonde et belle du temps de mes amours tumultueuses, dont les souvenirs continuent de valser dans le soir de mes yeux attendris.


J'aime la nuit en ville, quand tous les masques tombent, quand on devient acteur de ses propres comédies et non empereur de pacotille le temps des flashes et des discours vains pompeux et vaniteux…


J'aime la nuit en ville, quand tout s'apaise, comme le chat qui dort.

J'aime la nuit quand elle tombe sur ma ville...
 
... et laisse ma vie en points de suspension !


(*) citation d'Einstein

13 commentaires:

Sacha a dit…

J'ai aimé me perdre entre mots et photos ! très beau billet ..merci Colibri
Bonne semaine
Bisou sur le bout du museau de demoiselle Chipie !
Amitiés pour Colibri
A++Sacha

Babeth De Lille a dit…

J'aime bien cette nuit là....pas toutes les nuits en ville, mais celle que tu nous montres...et dont tu nous parles....

Margarita a dit…

Mon dieu Namelie, je pense que après avoir lu cette texte, après avoir vu cettes photos, il serait impossible de ne pas aimer la nuit en ville. D'autre partie, la nuit en ville nous permet de sortir cette partie de nous qui ne peux pas vivre sans regarder d'autre façon autour de nous, pour imaginer que tout peut être possible...
Gros bisous

Margarita a dit…

Pardon, Namelie, je voulais dire "ce texte"... J'ai la tête en frîche!

croukougnouche a dit…

oh! là ! là!
c'est magnifiquement égrené , les mots balancent au rythme de cette déambulation nocturne..moi aussi j'aime la nuit ..même si les nuits en ville , c'est tellement loin dans le temps .. du temps de Strasbourg et Lyon..Tes photos sont un vrai film et la voix off nous emporte .. très proche du climat de "Minuit à paris" de Woody Allen, que j'ai adoré.Merci !!

Victoria Alonso a dit…

Je n'avais qu'onze ans quand un prof m'a dit qu'il y avait trop de médécins, et pourtant l'être humain avait aussi bessoin de poesie dans sa vie. J'y repense chaque nuit, quand je suis lasse. C'est mon particulier pèlerinage; moi aussi, j'aime la nuit en ville, quand elle est calme... C'est vrai qu'il y a trop de logique scientifique, mais, la nuit, on devient tous un peu poètes...

Merci pour cette petite merveille; ça a été un vrai plaisir vous accompagner dans cette promenade poetique et photographique.

D'Art en Arts a dit…

Un très beau billet, Colibri, qui me ferait presque aimer la nuit... en ville, moi qui n'aime que le matin !
Très bonne semaine !
Norma

Enitram a dit…

Bravo pour ce beau billet où nos mirettes en prennent plein la vue et nos oreilles (si on lit tout haut) aussi...!!!
Et est-ce que tu vois les étoiles dans ton ciel de Paris comme au bord de la mer ou en pleine campagne ?
J'aime les librairies éclairées la nuit !
Certaines photos mériteraient d'être plus grandes !
A bientôt

Graphique a dit…

Et bien, il a tout du vagabondage de chat cet article.

C'est vrai que les chats sont des poètes.

Jocelyne Gagné a dit…

Chère Colibri,

Encore une fois je suis sous le charme de tes mots si soigneusement choisis si méticuleusement enfilés sur le fil de la poésie. Ta plume tantôt éloquente tantôt enjôleuse explore les vérités inavouées, les secrets silencieux, les peurs primitives... Merci pour cet incroyable billet qui me permet de mieux comprendre la ville et les réflexions qu'elle suscite. Bravo!

Michel Turquin a dit…

Voilou, je me suis promené.
Kisses

Hélène (Cannes) a dit…

Pareil pour moi ... La nuit, mais dans les grandes villes, plutôt ... Celle où les fenêtres restent allumées tard et où l'on peut découvrir des pans de vie bien cachés derrière les rideaux tirés ... ALors vive l'hiver et ses nuits qui tombent tôt ... ;o)))
Bisous
Hélène

Tête de l'Art a dit…

la nuit , amie des mystères!
à Paris c'est très différent...de mon coin paumé où tous les bruits résonnent et deviennent suspects!
Grand Corps Malade a un très joli texte sur le sujet ; extrait "Et c'est souvent la nuit qu' tu crois détenir la vérité
Chaque nuit la suspicion fête son anniversaire
Et quand tu croises un mec dans la rue il te matte comme un adversaire
Y'a des regards méfiants, menaçants ou pleins de panique
En tout cas c' qui est bien la nuit c'est qu' y a personne sur le périphérique