... elle qui en a eu bien peu. Pour l'avoir perdue trop tôt, je n'en ai pas moins gardé le souvenir de ses gestes dans le quotidien, entièrement voués au bien-être de sa famille. J'aime me souvenir d'elle dans ces gestes-là, qui m'ont tant appris, sans mots inutiles, ces mêmes gestes que, parfois, je perpétue pour le bonheur de ceux qui m'entourent. Tout simplement.
Bienvenue chez moi, à vous, explorateurs du net.
Ici tout est souvent improvisé, un peu sens dessus dessous, un peu comme dans mon esprit, ma maison, ma vie, ma devise étant "pas de regrets de ce qui n'a pas été, heureux de ce qui est, et toujours curieux de ce qui sera", et ma seule constante étant le plaisir des mots jusque dans les maux.
COPYRIGHT : Attention, certains des textes et images de ce blog sont publiés dans des magazines. De même que tous ceux publiés ici, ils sont ma création personnelle, donc protégés par le droit d'auteur. Toute utilisation partielle ou intégrale est interdite sans mon autorisation, la demander à cette adresse électronique : colibri.blogs@orange.fr
Ce blog a été ouvert au public le 1er mai 2011 -

TRADUCTEUR - TRANSLATOR

Membres

samedi 23 juin 2012

l'odeur de la tomate verte

Bien que je fréquente de moins en moins les blogs, ou du moins, tout en lisant mes préférés, je les commente peu faute de temps ou à cause des sas de sécurité des uns et des autres malgré mes protestations du genre "I'm not a robot !", il m'arrive d'avoir des coups de coeur pour certains billets et d'en parler sur mes propres blogs. Aujourd'hui, ce sera pour un message de TM, Tambour Major, un blog que j'aime beaucoup pour la qualité de son écriture. Il y décrit cette délicieuse odeur de la tomate verte ICI, une odeur quasiment addictive contenue principalement dans les feuilles et les pédoncules de la plante. Une odeur d'enfance, presque, pour moi, malgré mes origines asiatiques qui devraient davantage m'interpeller sur "L'odeur de la papaye verte", devenue le titre d'un film de Tran ANh Hung que j'avais apprécié, en dehors de toute considération sur le thème de la servitude de la femme, en raison des sensations qu'il véhiculait à travers les images d'un pays lointain que je n'ai pas vraiment connu pour l'avoir quitté trop jeune, les histoires que je n'avais pas vécues mais que j'inteprétais à travers ce que me racontaient mes frères et soeurs plus âgés qui avaient eu le bonheur d'en avoir gardé des souvenirs, eux que je pouvais ainsi parfaitement imaginer enfants à travers ce petit garçon gâté qu'était le héros du film à son début. La scène du garçonnet en train de pisser sur le carrelage que la domestique venait de nettoyer m'a particulièrement marquée. Je pouvais tout à fait la calquer sur la méchanceté de beaucoup de bambins dont le pouvoir s'exerçait déjà ainsi mal et méchamment dans un pays où la pesanteur des différences de classes était encore très prégnante lors de notre départ. Ma soeur aînée, elle, prétendait que les nounous mettaient du poivre dans sa nourriture pour les faire réprimander, voire renvoyer quand l'une ou l'autre ne lui plaisait pas. Quant à moi, encore peu causante à l'époque compte tenu de mon très jeune âge (3 ans), j'avais un tel appétit pour les bananes que ma mère avait fini par douter que c'était moi seule qui en avalais tant en une journée, à voir diminuer le régime à vue d'oeil et malgré les explications de ma nounou sur ma voracité. Mais peut-être qu'elle m'en donnait une bouchée et en mangeait trois, comme souvent le faisaient les servantes dans les maisons où elles n'étaient pas bien traitées et ne mangeaient pas suffisamment à leur faim. Je confirme, j'aime toujours les bananes, mais pas trop mûres ! La banane verte a aussi, pour moi, une odeur... d'enfance !
La première partie du film susévoqué, tout en nuance, m'avait bien plu, la fin, plus théâtrale et surjouée, presque ridicule, beaucoup moins. Et je n'y ai guère cru à cette histoire d'amour sans entraves d'un fils de famille, même ruiné, avec une servante, si jolie fût-elle. Je raconterai peut-être un jour celle de ma mère avec un des frères de l'empereur... Mais bon, si cela avait marché, je ne serais pas là pour blablater avec vous puisque ma maman n'aurait pas rencontré mon artiste de papa !
Après l'avoir vu, il m'est arrivé de me jeter sur des papayes vertes au marché asiatique, mais, j'en trouve l'odeur fort insipide. Peut-être n'a-t-elle pas la même odeur lorsqu'elle n'a pas voyagé ? Je ne le saurais jamais, enfin, pas pour l'instant ! En revanche, celle de la tomate verte, paradoxalement, hésitant entre évanescence et tenacité (en fait, elle est fugace mais on se la rappelle facilement lorsqu'on la sent), celle dont on s'enivre volontiers en froissant ses feuilles ou pédoncules chaque fois qu'on passe à côté, celle qu'on a peur d'oublier, qu'on croit avoir oubliée pour courir aussitôt très vite au jardin la sentir à nouveau et, au passage, mordre dans un beau fruit encore un peu tiède de soleil, si savoureux de la sorte, cette odeur-là, je l'adore ! Si vous voyez un jour au supermarché une nana en train de froisser pendant de longues minutes les pédoncules de tomates en grappe pour les sentir encore et encore, ou s'en imprégner les mains, ne vous étonnez pas, hein ?!  

Si ce n'était pas si compliqué de faire pousser des tomates lorsqu'on n'habite pas sur place, j'en aurais mis plein dans mon jardin. J'avais fait un essai au début de l'achat de mes maisons bretonnes, me souvenant de ces terrains vagues où j'allais parfois chercher des fossiles (fougère) de schiste. J'y rencontrais souvent des pieds de tomates qui semblaient y poussaient tous seuls et facilement, avec plein de fruits dessus de toutes les couleurs, passant du vert foncé, au vert clair, au jaune, enfin à ce rouge si attractif pour une tomate ! En réalité, c'est un fruit-légume que je ne suis pas sûre d'aimer. En tout cas, enfant, je n'en aimais pas la peau. Si maintenant j'en mange volontiers cuite sans la peau, à toutes les sauces, crue je ne l'aime que... lorsque j'en grappille dans un jardin ! La production intensive et le peu de goût qu'elles ont désormais y est certainement pour quelque chose... Ça peut être tellement délicieux, pourtant ! Or, les plants ont besoin d'être ébourgeonnés et tuteurés pour produire correctement. La mamie qui habitait à côté de chez moi en Bretagne s'était un peu moquée de moi à ma première tentative en me disant "Et comment elles vont pousser quand tu ne seras pas là ?". Rudes, les paysans du coin ? Dans le discours, peut-être. A mon retour, j'avais découvert des plants généreusement arrosés et soignés, bien attachés à leurs tuteurs. Bonne fée Yvonne avait veillé sur leur croissance, ce qui m'avait permis d'avoir une jolie petite récolte sur trois pieds seulement, au milieu de mes soucis ! Je les ai cueillies... vertes, car j'adore la confiture de tomates vertes. La première fois que j'en avais mangé, c'était chez ma soeur D., une confiture de tomates-cerises vertes, c'était délicieux, avec un goût qui rappelle un peu la groseille à maquereaux. Depuis, dès que j'en ai l'occasion (à vrai dire peu souvent puisqu'il me faut des tomates, non seulement de jardin, mais encore non traitées, ce qui restreint effectivement les perspectives !), j'en fais.
Ma recette de confiture de tomate verte est très simple : il suffit de laver les tomates, de les essuyer, puis de les couper en morceaux et de les faire macérer dans du sucre. J'utilise 800 g de sucre pour 1 kilo de fruit, et j'ajoute le jus d'un citron par kilo de fruit. Au bout d'une nuit ou journée de macération, je fais ma confiture de la même façon que n'importe quelle autre confiture courante (cliquer ICI si la confection de cette préparation qui fait le délice des gourmands vous intéresse, j'y ai écrit des généralités dans un billet spécial destiné à un magazine). Elle cuit en une trentaine de minutes, l'odeur en est agréable et le goût... Mmmmm...
Et je n'oublie pas que les "Beignets de tomate verte", sont aussi délicieux, comme le film au titre éponyme, de Jon Avnet, dont la conseillère, Cynthia Hizer Jubera a donné elle-même la recette suivante : "Une belle tomate verte par personne, sel, poivre, farine de maïs, saindoux - Découper les tomates en rondelles épaisses, les assaisonner avec poivre et sel et les fariner. Les faire frire ensuite de chaque côté dans la graisse bien chaude, et... mourir de plaisir !"

5 commentaires:

Tambour Major a dit…

Hé bien, merci pour le clin d’œil =)
C'est ma grand mère qui faisait et aimait la confiture de tomates vertes. Sauf qu'elle y mettait tellement d'écorces d'orages et de citron qu'il était difficile de reconnaître le parfum de la tomate verte !
Lorsque je la fais, je diminue les doses d'agrumes, et je retrouve à chaque fois la saveur délicieusement mate et acidulée du fruit vert.

Il faudra que je m'essaye aux beignets de tomates vertes aussi : j'en entends souvent parler, mais n'en ai jamais mangé...

MADO a dit…

Ha ha, les tomates, c'est la spécialité de mon mari : de la vraie terre de jardin, les tuteurs, l'ébourgeonnage des aisselles, un peu de traitement quand même... La coeur de boeuf, c'est ma préférée ! Jamais essayé la confiture de tomate verte, mais les sauces rouges de toutes sortes au congel, oui !

Yann (Espace Graphique) a dit…

Bonjour Namelie,

Quand j'étais ado, une amie de ma mère faisait des confitures extraordinaires. Il y avait souvent de nombreux ingrédients mélangés et je crois me souvenir de ces fameuses confitures de tomates verte. Au départ cela surprend car c'est difficile de déjeuner avec. Mais en accompagnement de plats, cela donne des saveurs incomparables.

En ce qui concerne le film, je ne me souviens plus de ce que cela racontait, mais il s'est passé deux choses étranges dans cette salle.

J'ai regardé le film qui était en VO sans me rendre compte qu'il n'était pas dans ma langue naturelle (ça c'est déjà très fort).

Ensuite, il n'y avait personne dans la salle à part moi et un couple et au milieu du film ils ont disparu sous les banquettes...

Namelie je te comprends sur ta gestion de ton blog, j'ai des humeurs similaires qui donnent envie parfois de tout arrêter a force de se battre contre des outils ou des robots. En ce qui me concerne, je reçois des centaines de spam par semaine en commentaires, si je retire le pauvre mur qui me sert de protection contre les robots, je ne pourrais plus rien gérer.

Oui c'est déjà le meilleur des mondes, on se bat déjà contre des robots.

Quand il vont pouvoir se déplacer dans les rues cela va vite devenir du grand n'importe quoi !

Devoir se battre avec un robot qui colle des milliers d'autocollants publicitaires sur sa voiture cela doit être lassant...

Tête de l'Art a dit…

jusqu'à l'âge de 14ans je n'aimais pas les tomates!C'est à RENNES que j'y ai pris goût pour la première fois! dans un resto avec mes parents alors que nous étions en vacances! va savoir pourquoi ?? c'est toujours meilleur ailleurs que chez soi ( rebelle déjà ?)! avec les vertes , j'ai un peu de mal même si l'odeur des feuilles froissées me surprend toujours quand je passe dans le jardin!où je cultive la tomate cornue des Andes OU aussi la noire de Crimée,
les tomates cerises me sont devenues "insupportables! ( dans les jardineries, au super-marché....elles sont aux premières loges! et quelle prétention, la peau est dure, elles éclatent en bouche alors que tu es en train de parler! oui je sais ! on ne doit pas parler la bouche pleine! et en plus elles sont très acidulées, vraiment pas de quoi en faire tout un plat!

Jocelyne Gagné a dit…

Chère Namelie, impossible pour moi d'éviter les tomates étant enfant. Ma mère en raffolait et du même coup, moi aussi "je devais" les aimer! Apprêtées de multiples façons, elles étaient présentes partout! Aujourd'hui? Eh bien, j'ai une intolérance aux tomates! Et pourtant, à l'âge adulte j'ai résisté tant bien que mal aux conserves préparées par ma mère, refusant l'entrée massive de caisses de pot de tomates dans ma maison... Mais bon, le mal est fait! Même si je les évite pour cause de santé, j'avoue que l'odeur des feuilles de tomate me rappelle mon enfance et de merveilleux souvenirs.

Ce billet, chère amie, est magnifique et m'a fait retombée en enfance en quelques lignes seulement. Merci ;-)